Pensée [ PV Tite puce]

Les cours en effet venaient de se finir , dont ceux des premières années. Les couloirs étaient bondés et Laeticia marchait dans les couloirs. Elle bousculait des élèves, de première ou de septième année, peu importait à ses yeux. Des élèves la dévisageaient sauvagement. Depuis l’altercation entre la directrice et elle-même, de nombreux élèves semblaient la prendre pour une sorte d’héroïne ou je ne sais quoi. Elle soupirait face à cette réputation nouvellement acquise et ses pas la conduisirent directement aux toilettes des filles. Elle pénétra dans ceux-ci, espérant qu’elle serait enfin seule. Malheureusement, la jeune première année tomba nez à nez avec la Serpentard qu’elle avait déjà vue au banquet.

Laeticia se stoppa net, jugeant du regard la fille qui semblait très âgée. Elle n’avait pas terriblement envie de faire sa connaissance et son regard se balada sur les toilettes. Les miroirs étaient tous ou presque craquelés. Certains toilettes semblaient totalement hors d’usage, leur porte grinçant sur les gonds, totalement détruite. La jeune fille remarqua un fantôme tout au fond des toilettes qui ne faisait que couiner en pleurant. La première année se dirigea vers la cabine du fond et la jaucha du regard.

« Qui es-tu ? »

Le fantôme releva la tête. Et enfin, Laeticia la reconnut. C’était Mimi Geinarde, le fantôme qui hantait les toilettes des filles. On avait déjà parlé à la jeune fille de ce fantôme. On lui avait maintes fois répéter qu’il ne valait mieux pas lui parler ni se lier d’amitié avec car elle était toujours triste et si l’on commençait à lui adresser la parole, elle ne nous lâcherait plus. Avant que le fantôme n’ait eu le temps de lui répondre, la jeune fille reprit la parole, sa voix brisant le silence avec sécheresse.

« Finalement non, tu n’as pas besoin de répondre. »

Elle se retourna et ses pas la dirigèrent droit vers le lavabo à côté de la Serpentard. Laeticia n’était pas enchantée d’aller la rejoindre mais elle se rinça soigneusement les main dans l’eau. Puis, elle s’humidifia légèrement le visage. La jeune femme n’avait pas envie de rester ici pendant des heures. Cette fille ne lui inspirait aucune confiance. Après tout, elle était de Serpentard non ? Ne devait-elle pas soutenir Bellatrix Lestrange et l’autre de Premier Ministre qu’on ne savait pas comment il avait réussi à arriver au pouvoir. Sa pensée lui revint soudain. Bien sur que non, il n’avait pas accéder au pouvoir légalement. Il avait très clairement prit le pouvoir en créant la désolation et en tuant. Elle soupira et se repassa de l’eau sur le visage. Quelle cruauté…

Laeticia releva la tête en entendant la voix de la jeune fille. Elle la jaucha du regard une nouvelle fois. Que voulait dire cette Serpentard par là ? Les yeux méfiants de la jeune fille se posèrent rapidement dans les yeux de l’autre qui continuait de l’observer, avec son étrange expression. Elle lui répondit d’un ton sec, presque énervé. Elle n’avait pas envie encore de se justifier auprès d’une Serpentard qui allait la menacer de lui couper la tête ou de jeter sur sa famille Fenrir Greyback. Elle répondit donc avec une pointe d’agacement dans la voix.

« Vraiment ? Je n’aurais pas cru qu’un Serpentard penserait que se montrer insolent envers son maître serait épatant. »

Il y avait une légère pointe de défi dans son regard tandis qu’elle continuait de la détailler en silence. Puis, elle se tourna vers le lavabo et se rinça de nouveau le visage. Elle caressa du bout des doigts sa plaie sur la joue. Stupide sorcier. Elle le tuerait un jour celui là. Cet espèce de ministre d’on ne sait pas d’où il vient. Elle soupira puis, se tournant vers la Serpentard, elle se remit à parler, avec une agressivité peu commune dans sa voix. Elle semblait étrange depuis qu’elle était arrivée. La jeune fille n’avait pas du tout l’apparence d’une Pouffsouffle et pourtant.

« Ca a du bien te faire rire ce qu’il s’est passé au banquet n’est ce pas ? »

Donc, je disais qu’elle n’avait pas du tout cette apparence de Pouffsouffle. Et ce n’était pas faux. Elle était travailleuse et sympa habituellement mais c’était aussi une grande gueule dans l’âme qui ne se laissait pas marché sur les pieds par quiconque, même pas l’un des plus grands sorciers de tous les temps, ce terrible mage noir. La jeune fille se tourna vers le miroir et observa son reflet pâle. Elle était d’ailleurs plus blanche qu’à l’ordinaire. Ce soir, la jeune fille avait bien l’intention de découvrir le château et ce ne serait pas cette stupide mangemorte de Bellatrix Lestrange et sa chouche qui lui ferait faire changer ses plans. Elle eut un sourire en coin et repensa à un petit moment dans sa journée. Mais oui, elle avait rencontré un vampire ici. Il semblait bien plus étrange que la blonde devant elle et une curiosité soudaine la prit.

« Tu ne connaîtrais pas un vampire de Serpentard par hasard ? »

Elle prévoyait déjà sa réponse mais elle avait tout de même posé la question. Après tout, la jeune fille n’était pas ce qu’on pouvait appeler de très peu curieuse. Elle soupira légèrement puis, elle repensa à ce Lucian avec ses yeux rouges et son sourire moqueur. Pff. Lui non plus ne semblait pas trop comme ces Serpentards. Il lui avait parlé et ne l’avait pas méprisée comme beaucoup d’autres l’avait fait auparavant. La jeune fille en venait à se demander si les Serpentards étaient tous ce que l’on disait d’eux ou si certains étaient différents. Bah, de toute façon, elle avait sept années pour le savoir. C’était pas le temps qui lui manquait ! A cette pensée, un léger sourire illumina son beau visage avant qu’elle se tourne vers la Serpentard, ses beaux yeux verts attendant toujours la réponse.

Laeticia fut légèrement surprise par la réponse de la sixième année. Elle ne répondit pas, haussant simplement les épaules. Après tout, les Serpentards n’étaient peut-être pas tous des lâches qui obéissaient aux ordres par crainte. Elle planta ses yeux verts dans les yeux vairons de la sixième année. Elle soupira légèrement puis ; elle prit la parole.

« Laeticia. 1ère année. Pouffsouffle. »

Elle esquissa même un sourire. La réponse de la Serpentard lui esquissa même un second sourire. Des Serpentards qui refusent l’assouvissement sous le pouvoir de Lord Voldemort ? On aura tout vu ! Mais après tout, pourquoi pas. Au moins, Laeticia était maintenant sûre qu’elle n’avait peut-être pas tout perdu en venant ici. Pourtant, elle avait cru faire une erreur en venant à Poudlard après ce qu’il s’était passé au Ministère de la Magie. La jeune fille pourtant ne put cacher son étonnement à la réponse de la Serpentard.

« Vraiment ? Je pensais que nombre d’entre vous auraient pourtant apprécié la petite démonstration de Voldemort non ? »

La jeune fille, une lueur de défi dans le regard, savait que nombre d’élèves refusaient de prononcer encore son nom. Elle faisait partie des rares personnes qui n’avaient jamais hésité à prononcer son nom. Elle sourit légèrement puis, elle sortit de sa poche sa baguette magique. Elle commença à la faire tourner dans ses longs doigts fins. Laeticia sourit légèrement. Sa baguette. L’objet le plus précieux à ses yeux. La jeune fille sourit et, d’un petit coup de baguette, quelques étincelles roses et or sortirent du bout de celle-ci. Elle sourit une nouvelle fois et son index caressa tendrement le bois d’if de la baguette. Puis, se tournant vers la Serpentard, Laeti’ lui répondit, de sa voix calme et posée.

« Lucian ? Oui, il me semble bien que ce soit lui… »

Elle répondit d’un air vaguement désintéressé et vague. Elle n’avait mentionné l’existence de Lucian seulement pour savoir si elle avait déjà été confrontée à lui. Souriant légèrement, elle constata qu’elle l’avait rencontré mais visiblement, sans trop de dommages. La jeune fille posa son regard vert sur la sixième année.

« Tu as un air un peu animal non ? »

[ Diso, un peu de blabla ]

Au contraire de la Serpentard qui semblait ne lui vouloir que du ‘’bien’’, Laeti’ se demandait si elle aurait parlé à une première année si elle avait été en sixième année. Pourtant, malgré son jeune âge, son caractère et son tempérament était surement supérieur à nombre d’élèves plus âgés qu’elle. Ses dons magiques étaient pourtant d’après elle un peu nuls. Certes, elle pouvait, en se concentrant énormément, faire venir à elle quelques objets légers mais elle ne savait rien faire de plus. Elle soupira. La jeune fille aurait bien aimé avoir plus de dons mais un mince espoir subsistait en elle : peut-être qu’en maîtrisant un peu plus sa baguette magique, elle saurait développer un peu sa magie. Ses longs cheveux bruns retombaient sur ses épaules tandis qu’elle se penchait sur son reflet pour se recoiffer légèrement et vérifier que le vert de ses yeux était toujours aussi profond. Elle sourit, satisfaite de son image puis, une photo lui revint en mémoire. Son père. Elle ne lui ressemblait pas. Sauf peut-être pour la couleur de ses cheveux : aussi bruns que les siens. Mais ses yeux appartenaient à sa mère ainsi que la forme de son visage, sa bouche et son nez. Elle était plutôt satisfaite de l’héritage de sa mère. Après tout, son père ne méritait pas qu’on lui accorde la moindre importance moralement et physiquement. Qu’elle cuisante honte aurait elle ressenti si elle avait ressemblé à son père.

Soudain, son regard qui était devenu vague, se posa sur la blonde de sixième année. Aussitôt, la jeune fille sortit de sa rêverie et elle regarda de nouveau les yeux vairons de la Serpentard. La verte et argent ne semblait pas vraiment aimer ce nouveau ministre mais peut-être n’était-ce qu’une parade pour pouvoir attraper plus facilement les gens détestant le ministre. Enfin quoi. Peut-être faisait-elle partit de la ‘milice’ de Voldemort. Dans toutes les dictatures, les chefs avaient leurs infiltrés et leur police politique. Peut-être cette fille en faisait partie. Ce n’aurait pas été la première fois que quelque chose comme ça se serait passé dans la vie du ministre. Toujours aussi méfiante à l’égard de cette Alexia, elle reprit.

« Beaucoup aiment ce genre de comportement. C’est distrayant apparemment ! »

Le souvenir cuisant des rires qui avaient secoué la table des Serpentards lui revint en mémoire. Même si sa voix restait douce et tranquille, Laeticia était secouée à l’intérieur par un véritable ouragan de colère et autre énervement. Les gens n’avaient donc pas la moindre once de courage ou même de compassion ? Elle savait que si tous les élèves se soulevaient contre la directrice et le ministre, aucun des deux ne pourrait faire quelque chose pour les arrêter. Mais après tout, peut-être que pas tout le monde ne voulait se débarrasser de ces tortionnaires ? Un souvenir lui vint en mémoire : on lui avait déjà parlé de ce qu’avait crée le jeune Potter. Il avait crée un groupe de défense contre les forces du mal et avait résisté à la vieille Ombrage qui ne les faisait pas travailler suffisamment la défense contre les forces du mal. Un fugitif sourire traversa le visage d’ange de la jaune et noire. Après tout, pourquoi pas. Une idée qui pourrait germer dans sa tête. Seulement, elle ne connaissait pas suffisamment de monde pour pouvoir en créer un et cette Serpentard ne lui inspirait toujours pas confiance. Et puis, elle n’avait pas besoin d’être au courant surtout si elle faisait partie de la milice de Voldemort. D’accord, l’idée avait beaucoup germé dans sa tête, il n’avait peut-être pas d’infiltrés dans l’école mais quand même s’aurait été vraiment très stupide de sa part. Et puis, cette Serpentard avait beau affirmer qu’elle ne faisait pas partie de ceux qui admiraient Voldemort mais ça pouvait toujours être une sournoise comédie pour pouvoir dénicher les futurs rebelles.

« C'est-à-dire ? »

La curiosité n’est pas toujours un vilain défaut. Après tout, plus elle en savait sur Alexia, mieux ça vaudrait si elle était une ‘traitre’. Ainsi, elle pourrait se méfier de cette fille dans les bonnes mesures. On lui avait déjà dit que le ministre autorisait un peu moins les vampires et lycans à venir étudier à Poudlard mais après tout, ce n’était que des rumeurs. Peut-être était-ce un complot pour leur demander de venir tuer tous les opposants en leur dévorant les entrailles ou en les vidant de leur sang. Elle frissonna légèrement. Une image était venue dans la tête de la Pouffy qui se vit soudain au sol, le ventre ouvert en deux, vidée à l’intérieur. Elle ferma quelques secondes ses yeux pour chasser cette image.

Laeticia jaugea du regard la Serpentard. Elle hésitait à lui répondre. Après tout, elle pouvait très bien se moquer d’elle avec ses diverses allusions à la cruauté de Voldemort. Mais peut-être était-elle sincère. La jeune fille plongea son regard dans les yeux d’Alexia. Elle réfléchissait à ce qu’elle pouvait dire. Il fallait quelle dise quelque chose de convaincant sans pour autant que ça ne la dévoile complètement. Elle répondit donc, choisissant soigneusement chacun de ses mots.

« Etre jaloux de quelqu’un qui se fait ridiculiser dans toute une salle ? Peu commun. »

Elle avait dit ça avec une pointe d’ironie. Après tout, elle ne comprenait pas qu’on puisse être jaloux d’elle alors qu’elle n’avait rien fait que se prendre une grande tarte dans la tête ! C’est vrai qu’elle avait réussi à faire quelque chose d’étrange avec sa baguette magique mais elle ne savait pas en quoi cela pouvait impressionner qui que ce soit. Après tout, de nombreuses personnes connaissaient ce genre de sorts et ce n’était surement pas la première fillette à réussir à le réaliser. Intérieurement, elle était très fière d’elle : elle avait fait un sort sans même s’en rendre compte. Elle commença à vagabonder dans son esprit, ses souvenirs quand la Verte et Argent rompit le court silence qui s’était installé entre les deux élèves.

« Oui, peut être… »

Son ton était vague. Elle était perdue dans ses pensées et les mots d’Alexia n’avaient que renforcé son vague désir d’évasion. Elle soupira légèrement en repensant à l’image de son père. A présent elle était floue. Cela faisait trop longtemps que la fillette ne l’avait pas vu et d’ailleurs, elle ne désirait pas le revoir. Elle trouvait cela insultant qu’on, lui dise qu’elle ressemblait beaucoup à son père. Et puis, c’était totalement faux ! Encore une fois, la Serpentard la fit sortir de ses pensées. Elle venait de lui dire quelque chose qui lui arracha un sourire.

« Vraiment ? Tu crois donc que je vais faire des cauchemars ? »

Un sourire méprisant traversa son visage quelques secondes puis disparut presque aussitôt. Des cauchemars… Et puis quoi encore. Elle n’avait plus dix ans. Plus l’âge de croire que son père était parfait, qu’il allait revenir, que sa mère le cherchait avec insistance, que la vie était belle, que le mage noir n’était peut-être qu’une simple illusion. Non, cela faisait trop longtemps qu’elle avait cessé de rêver. Le monde n’avait jamais était aussi laid. On avait beau lui dire que le monde était beau, que la vie était belle et qu’il fallait en profiter, Laeti’ ne pensait que le contraire. Vision pessimiste ou réaliste ? Cela dépend à chacun de le dire mais la jeune fille savait parfaitement que ce n’était pas une invention de son esprit. Les parents ont toujours menti aux enfants et elle savait qu’elle devrait elle aussi mentir à ses enfants pour qu’ils abordent le mieux possible leur avenir dans ce monde qui, au fond, ne voulait que leur perte. Et oui, il faut s’en rendre compte, le monde n’est qu’un mensonge idée, un rêve utopique impossible à atteindre à cause d’un petit groupe d’individus.