La petite souris est passée [PV Alathea]

Edward avait passé la fin de la soirée de la veille à se morfondre. Il avait fait état de ses sentiments beaucoup trop tôt.

Elle avait dit qu’ils ne se connaissaient pas encore assez, elle lui avait raconté des épisodes choquants de sa vie et lui s’était tu, accusant tout cela comme un fardeau à porter sur des épaules qui avaient cru être enfin libérées de tout cela…

La nuit avait passé lentement. Mr van Stexhe avait écrit quelques pages qu’il avait toutes jetées. Des lettres qu’il n’enverrait jamais et des mots qui ne devaient jamais être lus. Il avait essayé d’écrire à Alathea tout ce qu’il voulait lui dire, tout ce qu’elle devait savoir, tout ce qu’il avait sur le cœur, tous ces mots qui n’étaient pas venus au restaurant…

Depuis cinq heures du matin, l’homme avait cherché à occuper son esprit de mille et une façons. D’abord, il avait voulu prendre un bain pour se détendre, mais il n’avait pas envie d’y rester bien longtemps. Alors il s’était vêtu d’habits moldus pour se promener un peu, mais l’air lui semblait lourd et il était rentré. Il avait fait un peu de rangement, avait grignoté une pomme, avait ouvert et refermé aussi vite pas moins de sept romans.

Rien ne le tentait, aujourd’hui. Peut-être aurait-il dû aller se recoucher ?

Le sorcier avait alors reçu un exemplaire de la Gazette du Sorcier, le journal dans lequel il écrivait. Ce n’était qu’un ramassis d’idioties et de clichés sectaires, mais il gagnait sa vie ainsi. Il s’était habitué à prendre le contrepied exact de ce qu’il pensait pour écrire ses articles et cela donnait assez bien, dans l’ensemble.

Toujours en vêtements moldus – un jean, un t-shirt – et pieds nus, Ed parcourait son journal, installé dans son divan de cuir sans prêter attention à ce qu’il lisait.

Il arrivait à la page des petites annonces lorsqu’on frappa à la porte.

Quelle heure était-il ? Qui était-ce ?

L’homme chercha d’abord les réponses à ces deux questions avant de se décider à aller ouvrir, sans qu’aucune réponse n’ait réussi à le satisfaire…

Cette nuit là, Matheo eut un mal fou à s'endormir, même s'il était épuisé après une telle journée: Tout d'abord, le jus de cirouille pas mûre au goût infâme, qui faisait une terrible douleur à l'estomac. Ce qui l'amena de façon précipité à St mangouste, avec la très mauvaise expérience du tuyaux dans la bouche enfoncé jusqu'au fond de la gorge et une bonne fessée à la clef. Puis la visite inattendue d'une dame vampire à la maison, le restaurant avec le nouvel ami de maman, et pour finir, la dent qui était tombé à cause d'une fichue bague qui s'était retrouvée, on ne sait comment dans un fondant au chocolat.

Bref. Comme dirait certain, c'était une sacrée journée... surtout pour un petit garçon de 6 ans.

Et puis il y avait cette mystérieuse petite souris... Qu'est ce que c'était que cette histoire encore? Maman lui avait dit de mettre sa petite quenotte sous l'oreiller et de dormir tranquillement. La petite souris allait lui laisser quelque chose en échange.
Hum! Dormir tranquillement.. j'voudrais vous y voir moi! Dormir avec un tel mystère...c'était de l'ordre de l'impossible! Toutes sortes de suppositions trotaient dans la tête de Matheo, tels des petits rongeurs avec des cadeaux.
Pourtant, le petit bonhomme fut bien étonné de s'eveiller le matin, la clarté de l'aurore qui pénétrait doucement à travers les volets de sa fenêtre.
Il passa alors la main sous l'oreiller, pour vérifier si ce que disait maman s'était réalisé.
Il y avait effectivement quelque chose.. mais ce n'était pas une dent! En tout cas, ça n'en avait pas la forme. Il prit alors l'objet et le mis devant ses yeux, pour mieux l'examiner.
Ouuuaahh!! Une mornille!! C'était donc vrai!! Il y avait des souris qui achetaient les dents!!
Bon, il va falloir alors manger plus de fondants au chocolat avec des bagues dedans, et on allait finir par devenir très riche... mais tout en faisant des spéculations quant à une futur fortune à venir, Matheo se rappela soudain ce que lui avait dit Edward.
Si la petite souris lui laissait quelque chose, il pouvait passer chez lui pour lui montrer.

Ni une ni deux, il se leva et fonça vers son placard, fouilla dans les poches de sa veste pour y retrouver l'adresse griffonée sur un petit bout de papier.

Il s'habilla précipitement, dévala les escaliers pour prendre son petit déjeuner et trouver maman pour qu'elle l'emmene chez Edward. Raaaa! Damned! Elle dormait encore.. Pas grave. Charlottine, l'elfe de maison pourrait l'accompagner à la place.
Il dit alors à la vieille elfe:
- Charlottine?

-Ouiii Maître?

- Emmene moi à cette adresse maintenant. dit il en lui mettant le bout de papier sous le nez.
Puis tu retourneras à la maison pour dire à maman où je suis. (ben oui, pas fou! Il ne fallait pas que sa mère pique une nouvelle crise, et lui n'était pas spécialement un adepte des fessées.)
- Mais Maître...

- Ne discute pas! (il avait observait sa mère faire ça de temps en temps...) C'est un ordre!

- Bien Maître.

Le visage déformé par la peur de la réaction de son maître, et la futur réaction possible de sa maîtresse, Charlottine, ses lunettes accrochées au bout de son nez, déchiffra l'adresse sur le papier, pris Matheo par la main et dans un petit pop! transplana avec lui.

Ils se retrouvèrent tout les deux devant la porte d'une grande maison, vieille mais bien entretenue.
Charlottine s'avança alors vers la porte et frappa quelques coup. Elle recula de deux pas et attendit. Matheo se tenait derrière elle, en train de se demander s'il n'était pas encore en train de faire une bêtise...

Avant d’aller ouvrir la porte, pour être plus présentable – on ne sait jamais qui peut venir frapper à votre porte par les temps qui courent –, Edward avait passé, au-dessus de ses vêtements moldus, sa robe de chambre couleur émeraude aux manches brodées de brandebourgs dorés. Il avait la même en bleu nuit et en bordeaux, mais il avait toujours préféré le vert, sans doute un reste de son passage dans la prestigieuse maison de Salazar Serpentard…

Il tira le verrou, tourna la clef dans la serrure et ouvrit la porte pour se trouver nez à nez avec… rien du tout. Il dut regarder un peu plus bas pour rencontrer le regard de Matheo. Le petit bonhomme était venu accompagné, mais pas vraiment de la façon qu’avait espérée Mr van Stexhe…

"Tiens, bonjour Matheo ! Bien dormi?
Entre, je vais te preparer un bon chocolat chaud… tu aimes le chocolat chaud, n’est-ce pas ?"

L’homme regarda l’elfe de maison qui avait accompagné l’enfant jusqu’ici. Ces créatures lui avaient toujours donné l’impression d’être de tristes sires. Quand lui-même était enfant, il avait appris à les traiter en esclaves, puis, en grandissant, il avait choisi de ne pas avoir à faire appel à ce genre de services.
Aucune de ces bestioles ne rentrerait ici. Il prit alors le ton qu’il employait il y a de cela une trentaine d’années, quand il voulait quelque chose et qu’il demandait cela aux créatures vêtues de chiffons.

"Elfe, j’espère que ta maîtresse sait que son fils est ici… Va lui dire que Matheo est chez moi, qu’elle prenne son temps, il n’y a pas de problème."

Le sorcier ferma la porte au groin de l’elfe et alla rejoindre l’enfant qui avait trouvé le chemin du salon sans aucune difficulté.
L’homme se passa la main dans les cheveux. Il n’était pas coiffé. Pas rasé. S’était-il déjà lavé ? Pas le moins du monde…

"Matheo, je n’ai pas encore pris ma douche…
Je te prépare ton chocolat et je vais me laver, d’accord ?"

Et s’il lui prenait l’envie de farfouiller partout pendant qu’il se lavait ? C’était un enfant, après tout, et les enfants avaient la bougeotte… mais non, il n’y avait rien à cacher ici… Qu’il farfouille n’était pas dérangeant.

Mr van Stexhe sourit au petit garçon. S’il était venu, ce n’était pas pour rien…

"Alors, qu’as-tu trouvé sous ton oreiller?"

L’homme avait les yeux brillants de curiosité comme de douceur. Il se souvenait de la perte de sa première dent. À l’époque il avait presque fait une crise en apprenant qu’une petite souris allait passer… Il ne voulait pas de souris dans sa chambre ! Pas après avoir vu ce qu’elles faisaient dans le cellier de la voisine… et puis, c’était peut-être un rat et pas une souris qui venait… encore pire !

Les rayons de soleil du matin pénétraient doucement à travers les rideaux de la chambre lorsqu'Alathea commença à emmerger d'un sommeil bienfaisant. Aaaah, quel plaisir cette lumière douce de l'hiver qui vous réchauffe délicatement le visage en guise de réveil!

La jeune femme s'étira lentement dans son grand lit douillet, en pensant à la belle journée qui s'annonçait. Puis quelque chose lui trottait dans la tête: il s'était passé quelque chose hier soir, quelque chose qui l'avait bouleversée et mise au pied du mur... c'était quoi déjà?

Ah oui! Par Merlin! Comment oublier ce genre de chose! La demande de fiançaille d'Edward.
cette demande trop rapide, qui l'avait confronté à un sérieux problème. Mais pourquoi Edward faisait il ce genre de proposition? Quelle idée lui était-il passé par la tête? Et il avait pris son indécision pour un affront en plus de cela... Si on veut être sur d'une réponse affirmative, on s'assure de son coup auparavant! Mais bon, elle avait mis les points sur les i avec lui, lui racontant brièvement, mais de façon claire, d'où elle venait et tout ce qu'elle avait traversé. Donc son comportement de mâle blessé dans son orgueil n'avait pas lieu d'être.
En fait, ce genre d'attitude était le premier hic auquel elle avait été confrontée avec Edward. Ce qui n'était pas plus mal, puisqu'elle avait trouvé une petite faille chez cet homme trop parfait, et cette petite faille le rendait un peu plus humain, justement.

Alathea se leva, alla prendre un bain et se préparer dans la salle de bain. Puis elle s'habilla d'une robe noire, simple mais élégante, se maquilla légèrement, puis quand elle décida qu'elle était suffisament parée, elle déscendit dans la cuisine pour prendre son petit déjeuner.
Comme tous les matins, son repas avait été préparé par Charlottine, et comme tout les matins, Matheo aurait dû être à sa table, à dévorer ses crackers au chocolat, hypnotisé par les images mouvante sur le paquet de céréales.

Mais, voilà, chose étrange, son bol était là, vide et sale, ce qui présummait qu'il avait déjà pris son déjeuner, mais il n'était pas là..
Ah, tiens, il a dû se lever plus tôt que d'habitude... peut être à cause de l'excitation de la visite nocturne de la petite souris et de sa surprise! Alathea sourit à cette pensée. Elle avait dû attendre que l'enfant ses soit profondément endormi pour glisser la mornille à la place de la dent sous son oreiller.

Elle prit alors, tranquillement son café, sans trop se soucier de où pouvait encore être son fils, quand elle entendit un "pop" de transplanation derrière son dos.

- Maaaîîîtreeeesse.... dit d'un ton suppliant Charlottine.- Le jeune Maître ainsi que Mr Van Stexhe m'ont prié de vous faire savoir que le jeune Maître est chez lui et qu'il ne faut pas vous inquiéter...

- QUUÉÉÉÉ????? OÙ EST MATHEO DIS-TU??

- ...euh... chez Mr Van Stexhe, Madame... répondit Charlottine, dont les oreilles avaient chopé la tremblotte.

- ET TU L'AS LAISSÉ PARTIR... SEUL????

Charlottine tordait son chiffon, qui lui servait de vêtement, dans tous les sens. Elle contemplait ses grands pieds velus au sol- ... oui Madame... mais..mais Mr Van Stexhe m'a dit de vous faire savoir que Mathéo va bien et qu'il ne faut pas vous inquiéter.

Bon. Un point pour Charlottine. Tant que Matheo n'était pas parti s'aventurer seul sur l'allée des embrumes... et puis, il était entre de bonnes mains. Edward n'allait certainement pas lui faire des misères.

Alathea se leva brusquement et alla dans le vestibule prendre son manteau et son sac. Elle se retourna vers son elfe et lui dit.
- Bon. Ça va pour cette fois. Je pars le rejoindre. Toi, fais tes tâches habituelles. je te préviendrais plus tard si nous rentrons pour le diner ou pas.
Puis elle disparut.

Pendant ce temps, Matheo se regalait à explorer le salon d'Edward: il y avait des livres partout, de gros livres de grandes personnes sans image à l'intérieur.

Edward était revenu et lui avait posé une question. Mais dès qu'il ouvrit la bouche, il fut interrompu par un toc typique que l'on fait, lorsqu'on veut s'inviter chez quelqu'un. Un inconnu venait de toquer à la porte. A moins que ce ne soit sa mère... en espèrant qu'elle ne soit pas encore trop remontée contre lui à cause de sa petite escapade...

Cette visite impromptue n'était pas vraiment dérangeante, mais juste un peu plus tôt que prévu.
Edward s'en voulait de ne pas être présentable, mais, au fond, il était chez lui et l'aube s'était levée peu de temps auparavant... alors, il était excusable, non?

Alors que le sorcier était revenu auprès de Matheo pour lui demander ce qu'il en était de sa dent et de ce par quoi celle-ci avait été remplacée durant la nuit, on frappa à la porte.
Des coups secs. Des coups sûrs d'eux.
Des mangemorts? Non, ils ne frapperaient pas. Et d'ailleurs, Mr van Stexhe ne s'était pas vraiment montré au grand jour...

"Je reviens.", dit-il à Matheo avant de se diriger vers la porte d'entrée.

Il ouvrit celle-ci et se trouva nez à nez avec une Italienne resplendissante d'inquiétude et à la limite de la fureur. Un état d'esprit qui la rendait plus belle encore que n'importe quel fard.
Après une seconde d'hésitation, Edward esquissa un début de sourire. Il n'était pas présentable, il le savait. Il faisait extrêmement négligé, ainsi vêtu, ainsi coiffé.
Pourtant, il invita la dame à entrer.

"Ah, Alathea... Bonjour...
Entrez donc, Matheo est au salon..."

Il s'effaça derrière la porte pour laisser passer la jeune femme et lui indiqua le chemin à suivre pour rejoindre le petit bout d'homme.

"Bon, je vous apporte un chocolat chaud à tous les deux...
Et si cela ne vous dérange pas trop d'attendre un petit quart d'heure, je vais tout de même prendre ma douche..."

Alathéa était devant la porte d'Edward. Alors qu'en temps normal elle aurait été plutôt nerveuse en pensant et répétant dans sa tête ce qu'elle pourrait dire à Mr Van Stexhe, si elle était suffisament bien pârée et tutti quanti, elle méditait plutôt sur les différents éventails de punitions qu'elle pourrait bien faire subir à son fils... Ah celui là! Comme son père! Le champion pour la mettre dans des situations pas possibles!

Soudain, après avoir toquer de façon energique à la porte, cette dernière s'ouvrit doucement, et la jeune femme se trouva devant ... et bien Edward. Ce qui était somme toute logique puisqu'elle était chez lui! ceci dit, un petit détail lui avait échappé: il était fort tôt et Mathéo avait du sortir du lit son prétendant. Ce dernier n'était pas tout à fait vétu de la façon dont elle était habituée à le voir: élégant. Non, là c'était plutôt naturel... pas rasé, un vieux tee-shirt et jean qui se laissaient deviner sous une belle robe de chambre clacieuse.
Pourtant, ce laissé allé ne laissait pas Alathéa complètement indifférente: c'était toujours interressant... et charmant.. de voir les messieurs au saut du lit. Et la petite barbe du matin avait toujours autant de charme!
Le rouge commença à lui monter aux joues, et elle se mit à bredouiller, confuse:

- oh... je suis désolée... je ne me suis pas rendue compte de l'heure.

Edward la contemplait lui aussi, l'air fasciné par quelque chose dont elle devait avoir les atours... elle se demandait bien ce qui devait le charmer autant.. elle ne s'était pas coiffée correctement, dans la précipitation, et n'était pas maquillée. Elle devait plutôt ressembler à une gitane à l'heure qu'il était!

Finalement il l'invita dans son salon où se trouvait le fautif, qui avait trouver refuge derrière le canapé. Dans l'émotion, Alathéa avait même oublié pourquoi elle était en colère...
Edward leur proposa un chocolat, ce qui n'était pas de refus. Puis, il s'absenta, afin de pouvoir se préparer et être un peu plus présentable. Elle s'assit alors sur le canapé et son fils prit le risque de s'asseoir à côté d'elle. De toute façon, il n'avait plus trop le choix. Il prit l'air le plus penaud possible, et chuchotta à sa mère, en regardant ses chaussures:

- je suis désolé.... je ne voulais pas te réveiller...mais j'ai dit à Char..

- Oui. Charlottine m'a informé. La prochaine fois que tu veux faire une escapade, tu me réveilles! Tu es encore trop petit pour partir comme ça tout seul! Mais je te félicite d'avoir penser à me prévenir.

Matheo regarda sa mère les yeux rond de surprise..

*ah bon?! Pas puni??? Ben dis donc! Il est bien cet Edward! Il calme maman même quand je fais des bêtises... cool!!*

Une fois la séance de contemplation terminée et Alathea entrée chez lui, Edward avait apporté à ses deux visiteurs une tasse de chocolat chaud, la fameuse recette familiale, du vrai chocolat touillé, pas de cette poudre sans saveur…

Et il avait pris congé pour aller se laver. Mr van Stexhe prenait chaque matin une bonne douche qui durait entre un quart d’heure et une demi-heure, mais ce matin, c’était différent. Puisqu’il avait des invités, il se devait de se dépêcher. La douche fut réduite à cinq minutes, juste le temps de se laver. Ensuite, il s’essuya rapidement avant d’enfiler un pantalon noir au-dessus de son caleçon et une chemise émeraude qu’il ne prit pas la peine de boutonner jusqu’en haut. Les pantoufles faisant un peu vieux jeu, il mit simplement des chaussettes. Ses souliers étaient, de toute façon, dans le hall d’entrée.

Tout ceci lui prit en tout et pour tout dix-sept minutes et quelques secondes.

Quand il revint au salon, Matheo et sa maman étaient assis côte à côte. Il leur sourit et, en passant devant un miroir, il se rendit compte qu’il avait complètement oublié de se raser…

*Par la barbe de Merlin !*

Il était trop tard pour retourner à la salle de bains sans passer pour un impoli… Que valait-il mieux ? Impoli ou distrait ? Il était vrai qu’il arrivait à Edward d’être un peu distrait… Il suffisait qu’il pense deux secondes à autre chose pour perdre le fil de ce qu’il faisait un instant plus tôt… Jusque là, cela n’avait jamais porté préjudice, mais ce n’était pas une excellente chose que les personnes auprès desquelles vous voulez sans cesse être sous votre meilleur jour vous collent l’étiquette de la distraction sur le front…
Tant pis. Ce n’était pas pour une fois… Et puis, au fond, cette distraction n’avait lieu d’être que parce que Mr van Stexhe avait voulu faire vite afin d’être au plus tôt près de ses invités…

C’est donc en chaussettes et avec une barbe naissante qu’Edward était revenu au salon.
Il était repassé par la cuisine pour avoir quelques viennoiseries à proposer à Matheo et sa mère : à cette heure-ci, il n’était pas certain que les honnêtes gens aient déjà pris leur petit-déjeuner…

"Croissants ou petits pains au chocolat ?" demanda-t-il avec un grand sourire en posant le panier sur la table basse. "Et n’hésitez pas à mettre des miettes partout, je n’ai pas d’elfe de maison, mais le nettoyage ne m’a jamais dérangé…"

Edward s’assit dans un fauteuil, à peu près en face de ses deux invités.

Edward revint de la salle de bain après un bon quart d'heure, ce qui permis à Alathea de faire le tour du salon et de contempler les différents ouvrages qui se trouvaient dans la bibliothèque. Il y avait de tout. Surtout des livres d'auteurs. Cela lui rappela avec stupeur qu'elle n'avait pas ouvert un livre, un vrai depuis beaucoup d'années...

Mon Dieu que le temps filait vite!

Lorsque Edward revint, il n'était toujours pas rasé, ce qui ne déplut pas à la jeune femme, bien au contraire... des pensées quelques peu sensuelles lui traversèrent l'esprit.
Et ben oui, une femme a aussi des fantasmes... et quelques petits éléments typiquement masculins ont parfois le don d'éveiller en vous des images, disons, osées...

Et puis c'était aussi vrai qu'à part leur baiser échangé au relais des Grands Ducs, leurs rendez vous suivant avaient prit une tournure plutôt prude et platonnique... En outre, cela faisait plus d'une année maintenant qu'Alathea n'avait pas sentie la chaleur d'une caresse d'homme contre sa peau.

Alors que ces joues commençaient à prendre une teinte légèrement rosée, pendant qu'Edward amenait le petit déjeuner à la table du salon, une petite voix légère les rendire cramoisie de honte et de gêne, comme si cette voix enfantine allait sonder dans sa tête les images coupables qui défilaient.
- Maman?

- euh... oui, mon chéri?

- je peux montrer à Edward ce que la petite souris m'a mit sous l'oreillet?

- Mais bien sur, mon poussin! Pourquoi tu me demandes la permission?

Le petit bonhomme sortit alors de sa poche la noise qu'il avait courageusement gagné au prix de sang, de larmes et d'une dent, et la montra, tout fier, à Edward.

Une fois le petit-déjeuner posé sur la table et les fesses d'Edward posées dans son fauteuil, Matheo demanda à sa maman la permission de montrer à leur hôte ce qui avait remplacé, durant la nuit, sa dent sous l'oreiller.
L'enfant, tout heureux d'avoir eu l'autorisation à sa mère vint alors brandir, comme en signe de victoire, une pièce de monnaie sous le nez de Mr van Stexhe.
L'homme sourit.

"Waw! Eh bien, Matheo, tu vas pouvoir ouvrir un compte à Gringott's et commencer déjà à y déposer ta petite fortune!
Tu sais combien tu as de dents?"

Eh oui, si une dent valait une mornille [hj : je me base sur ton premier post plutôt que le dernier, parce qu'une mornille ça le fait mieux qu'une noise, c'est quand même une dent, hein ^^] alors d'ici quelques années, Matheo aurait une petite fortune, véritablement...
Sans compter les Pâques, Saint-Nicolas, Noël et anniversaire...

Le charme de l'enfance, Merlin soit loué, ne tenait heureusement pas dans une tirelire! La magie et le merveilleux valaient amplement toutes les tirelires du monde et ce n'était pas la petite souris qui allait contredire cela!

"Tu sais, Matheo, quand j'avais ton âge, je détestais les souris... et j'avais mis un piège dans ma chambre pour que la petite souris ne vienne pas son mon oreiller!"

Cette histoire avait tellement fait rire ses parents qu'Ed avait fini par en garder un bon souvenir. Bien sûr, le lendemain, sa dent n'était plus sous son oreiller, le piège était déclenché, mais il n'y avait aucun rongeur pris dans la souricière.

Mr van Stexhe leva le regard vers la maman de Matheo, les yeux brillants de cette merveille qu'était la magie de l'enfance...

"J'étais sûr que cette souris utilisait les dents pour je ne sais quel sombre projet... Elle voulait sans doute dominer le monde, et rien que pour ça, je ne voulais pas en entendre parler..."

Pour cela, il n'avait pas changé, Edward. Tout ce qui rêvait de dominer le monde, il le haïssait.

L'homme se leva et alla chercher un album de photographies dans un tiroir.
Il vint s'asseoir à côté d'Alathea et fit signe à Matheo de venir de l'autre côté.

"Tiens, Matheo, regarde ça... J'avais six ans et je venais de perdre ma première dent..."

Du doigt, le sorcier montra sur une photo un petit garçon aux cheveux en bataille. Il jouait avec un chat et il manquait une incisive à son sourire.

L'album de photos était un bon moyen pour parler de soi. Mrs Delmonti avait dit la veille qu'elle ne savait rien de lui, il avait l'intention de combler ce manque.
En attendant, Mr van Stexhe posa la main sur la cuisse de la belle Italienne...

Matheo, tout content et fier, montra alors son trésors à Edward qui en était ébahit d'admiration..(enfin, selon le point de vue d'un gamin de six ans...).
Mais c'était tellement réjouissant à voir: les yeux émerveillés d'un enfant... cela valait tous les sacrifices de la terre, et ça n'avait pas de prix.

Alathéa observait les deux hommes, émue par ce spectacle. Son trouble d'il y avait quelques minutes en arrière s'était transformé en quelque chose de plus doux.. mais de plus mélancolique, nostalgique. Elle repensait aux moment heureux qu'elle avait passé lorsque sa petite famille était encore au complet. Les jeux, les rires partagés avec Arthurus et Matheo. Ses deux hommes. C'était ce qu'elle avait plaisir à dire: ses deux hommes à elle. À elle toute seule.

Puis Arthurus parti, elle n'avait plus qu'un homme pour elle, un petit bonhomme à qui il fallait tout apprendre.
Mais là, un infime espoir renaissait: Il y avait quelqu'un d'autre. Ils n'étaient plus seuls. ils pourraient enfin revivre à nouveau ces petits instants de bonheur, tout simple, mais qui faisaient que la vie, même absurde et cruelle, avait un sens.

Edward raconta alors son histoire à lui, avec la petite souris et son piège. Ceci fit rire Alathea. Matheo regarda sa mère. Pourquoi riait-elle? Ben oui, il est pas bête cet Edward. C'est vrai ça! Qu'est-ce-qu'elle faisait la petite souris avec toute ces dents récoltées? Peut-être bien qu'elle fabriquait un monstre, pour conquérir le monde!! En plus elle devait être sacrément intelligente, elle avait même réussi à déjouer le piège! Ahh ces grands.... ils se soucient de plein de trucs incompréhensibles, mais ils ne sont même pas capable de voir OÙ se trouve le VRAI danger... La preuve: ils rigolent...

Edward sorti alors un vieil album de photo, de lui, enfant. Alathéa regarda les photos du petit garçon avec un très grand intêret. C'est tout de même étrange une femme: quand quelqu'un lui plaît, il faut toujours qu'elle sache les moindre détails sur cet homme, et spécifiquement, quand celui-ci était enfant!

Ainsi, Alathéa dévorait l'album des yeux, scrutant les moindres petits indices révélateurs sur le passé d'Edward. Ce dernier commentait ses photos, et cela donnait encore plus de piquant à l'album.

Matheo regardait les photos animées, et avec des yeux tout étonnés, se demandait si le petit garçon tout ébourriffé, qui jouait avec son chat, était bien la même personne que cet homme assis à côté de lui... Ah bon? Edward avait eu aussi 6 ans ?! Ben mince alors!

Pendant ce temps, alors qu'Edward avait mis sa main sur la cuisse d'Alathéa, cette dernière posa la sienne cette main indiscrète, comme une réponse, un encouragement.

Au fil des pages qu’il tournait, Edward dévoilait sa vie, en images et en paroles. Ainsi, après la photo de ses six ans, il remonta dans les pages, montra une photo de lui et ses parents, alors qu’il n’avait que quelques jours et de grands yeux bleus…
Ensuite vinrent les photographies des premiers pas, puis celle du premier jour à l’école, des photos de classe, celles d’Edward à chacun de ses anniversaires, parfois des photos de lui et de quelques amis.

"Là aussi, j’avais six ans… Markus et Yann étaient mes deux meilleurs copains…"

Sur la photo en question, les trois garçons jouaient à la police magique et au voleur, sur des balais miniatures.

Puis, Edward montra les photos de la fête qu’avaient organisée ses parents pour célébrer la découverte de ses pouvoirs…
Enfin, vinrent les photos de l’entrée à Poudlard et quelques autres datant de ses années d’étude dans le prestigieux collège.
Sur la cuisse de la belle Italienne, la main du sorcier avait commencé à caresser, doucement…

"Tiens, regarde ça, Matheo, c’est ma première baguette !
Juste avant d’entrer au collège… Heureusement que Markus et Yann étaient là avec moi ! je pense que je serais mort de trac, sinon ! On a tous les trois été envoyés dans la même maison… Serpentard…"

Ce furent alors les photos des sept années d’étude à Poudlard qui défilèrent. Photos du club de duels, de matches de Quidditch – Edward avait joué comme poursuiveur pour l’équipe de sa maison –, des photos avec des filles, aussi, des photos de banquets, de fêtes dans la salle commune des sous-sols ou ailleurs, de sorties à Pré-au-Lard… et puis, bien évidemment, une belle photo où le jeune homme brun aux yeux bleu vif portait sur sa poitrine un insigne de préfet…

"Je pense sincèrement avoir contourné le règlement bien plus une fois que j’ai porté ce bidule…"

Une fois les photographies des études passées, Mr van Stexhe arriva à l’époque des études supérieures, où il y avait aussi pas mal de photos de fêtes en tous genres, des photos de matches de Quidditch, encore, d’autres de jeunes filles qui étaient passées à un moment ou à un autre dans sa vie.

"Pour le temps passé à enseigner à Oxford, je n’ai pas énormément de photos… mais je n’y suis pas resté bien longtemps… "

Les photographies de voyages défilèrent alors. Paysages, villes, monuments, sourires, clins d’œil…
Il y avait un peu de tout… Puis, alors qu’ils arrivaient aux photographies de quand Edward avait vingt-cinq ans, après les photos de l’enterrement de ses parents et des coupures de presse qui parlaient de leur accident, on le vit souvent avec une jeune femme de type méditerranéen au bras.

Mr van Stexhe ne pourrait décidément pas y échapper… un mot d’explication s’avérait nécessaire…

"Nous sommes restés cinq ans ensemble, Ana et moi… "

C’était un peu à cause de cette histoire, au fond, qu’il avait si vite demandé Mrs Delmonti en fiançailles… Après cinq ans avec Ana, ils ne s’étaient pas mariés et, avec le recul, Ed s’était demandé si ce n’était pas un peu pour cela qu’elle était partie…
Sur la cuisse d’Alathea, la main de l’homme se crispa momentanément. Il n’aimait pas trop parler de l’Espagnole, il ferma les yeux deux secondes et tourna la tête vers Matheo.
Il préféra ne pas regarder Alathea à ce moment-là, par crainte d’être interrogé, par crainte d’être mis face à ce qu’il avait mis un temps fou à accepter…

"Elle n’aimait pas le chocolat."

Comme si cela suffisait à séparer un couple… Relevant le nez, Ed prononça quelques paroles, en regardant dans le vide…

"À l’époque, je coupais mon être en deux : avant et maintenant, surtout plus d’avenir. Alors, bien sûr, que c’est impossible à faire… et pourquoi le vouloir d’ailleurs ? Vous pensez qu’il est possible d’échapper à soi-même ? Je le pensais à ce moment-là… c’est idiot…"

Et il tourna la page. Il y avait encore des photos avec des amis, mais Edward avait toujours l’air un peu triste, un peu absent, comme s’il était là sans y être vraiment.
C’était durant les trois années qui avaient suivi le départ d’Ana.

Puis, petit à petit, le sourire redevenait sincère, les yeux plus rieurs. Quelques photos prises en compagnie d’étudiantes lors de ciné-clubs ou de dîners de cours…
Puis quelques photos de Joyce, aussi. Il avait la trentaine, elle la vingtaine. Ça n’avait pas duré bien longtemps non plus.

Et, chaque fois, Edward avait un petit mot d’explication, parfois c’était très sérieux, parfois beaucoup moins, il racontait des anecdotes et des souvenirs, partageait son passé comme on partage un repas.

Matheo, avec sa mère, regardait les photos d'Edward avec un intérêt non dissimulé. Toutes ces images qui bougeaient dans tous les sens, ces têtes d'enfants puis d'ados. C'était amusant de voir l'évolution d'un enfant, qui devient grand...

Au moment où Edward parcourait l'épisode de sa vie concernant Poudlard, une lueur dans les yeux du petit garçon apparue. Il se trourna alors vers sa mère et lu demanda:

- Dis maman, moi aussi j'irais à Poudlard?? Dis?

- Et bien, vu tes dernières prouesses, (Alathea repensait au malheureux épisode chez Mme Guipure où Matheo avait redécoré le salon d'essayage en une espèce de blob mousseux), je pense que oui, tu iras à Poudlard.

Puis les photos de prefet, de la répartition.. Serpentard.
Matheo rétorqua à Edward:

- Papa et maman étaient eux aussi à Serpentard! Mais moi, j'aimerais être à Gryffondor. Parce que là bas, c'est les plus courageux!

Alathea regarda son fils un peu surprise: tiens! Il ne lui avait pas encore fait ce coup là...Gryffondor... Quelle drôle d'idée! Mais il allait être bien déçu quand il rejoindrait l'école, car cette maison n'existait plus. Enfin, pour le moment! Parfois l'avenir reserve bien des surprises, et dans cet avenir, on n'y était pas encore. Matheo avait encore le temps d'être un enfant, avec tous les rêves et les projets incongrus que l'on peut faire à cet âge.

Lorsqu'Edward relata son passé avec une certaine Ana, le coeur d'Alathéa se serra. Pourquoi diantre? Il était normal qu'Edward ait aimé dans le passé, il n'était plus tout jeune. S'il n'avait eu personne, il aurait eu un sérieux problème! Et puis elle aussi elle avait aimé, inconditionnellement. Alors pourquoi cette douleur fugasse?
Partager son amour était toujours aussi compliqué et impossible pour la jeune femme. Ah jalousie, quand tu nous tiens...

Pendant qu'Edward continuait à relater son passé, Alathéa contempla les deux hommes, petit et grand, qui conversaient sur leur différentes aventures. Elle aurait bien voulu être seule avec lui, et lui parler en conversation d'adulte, dire à Matheo de rentrer à la maison. Mais non, pas tout de suite...
Son fils était trop content d'avoir un homme adulte avec qui parler et se confier. Elle se rendit compte à cet instant combien la présence de son père devait lui manquer.

Non. Elle attendrait encore un peu. Au moins à la fin du petit déjeuner.

[Finally!!!! encore désolée pour le super retard... mais merci de ta patience. J'ai pu me reposer.]

[HJ : le principal est que tu sois remise en forme Smile

]

Devant le regard de Matheo, Edward tournait les pages de sa vie, comme si les yeux d'un enfant apporteraient un nouvel éclairage à l'existence, comme si ce regard juvénile donnerait du sens à tout ce passé...
Et le petit garçon semblait s'intéresser assez à ce qu'il voyait.

Edward sourit lorsqu'il évoqua Poudlard. Bien sûr, tous les petits sorciers rêvaient du moment où ils passeraient les portes du château pour la première fois! C'était un moment tellement magique...
L'homme leva cependant un sourcil en entendant Matheo parler de Gryffondor...

"Tu sais, Matheo, le courage, c'est bien, mais cela ne fait pas tout...
Et il y a de fortes chances pour que l'intelligence et l'ambition puissent apporter bien plus que le fait de ne pas avoir peur du danger..."

A cet âge-là, le courage paraissait être la plus grande valeur possible... mais Mr van Stexhe savait d'expérience que cela ne faisait pas tout et qu'il valait mieux réfléchir à deux fois avant de se lancer dans une entreprise quelle qu'elle soit.

Puis le silence revint. Les pages de l'album se tournaient toujours, Edward avait toujours la main sur la cuisse d'Alathea et le sorcier expliquait toujours à Matheo des événements qui s'étaient passés et qui l'avaient plus ou moins marqué.

Dans le paquet de photos prises à l'étranger, il y en avait une où l'on voyait Edward, quelques années à peine auparavant, devant un glacier dont la devanture était particulièrement variée.

"Un jour je t'y emmènerais, bonhomme, c'est là qu'ils font les meilleures crèmes glacées au monde!"

Vers la fin de l'album photo, quelques prises de vue bien plus récentes. Certaines en compagnie d'amis de longue date, d'autres avec des membres de la Résistance, dont l'une était Kristin.

"Cette jeune femme est une vraie pipelette! Mais elle est vraiment sympathique. C'est une excellente amie!"

Déjà, il songeait au moment où il pourrait peut-être présenter à miss Nokotay sa belle Italienne et le petit garçon au regard si expressif et aux mots tellement surprenants parfois...

[HJ: alors encore une fois.. super méga désolée pour le grooooos retard, mais j'avais un manque d'inspi terrible... la cause? Matheo! Donc il va rentrer chez sa mère! lol!]

Alathéa écoutait l'histoire d'Edward avec grand intérêt. Enfin, elle pouvait coller un passé sur cet homme somme toute très mystérieux. Enfin, elle savait qui elle avait en face d'elle. Ou presque. Il disait évidemment ce qu'on voulait bien entendre.
Ainsi, elle voulait converser seule avec lui. Et de sujets qui ne concernait pas un enfant.

Elle prit donc Mathéo en apparté, et lui indiqua qu'il était temps de rentrer maintenant, car Edward et maman devaient parler entre adulte.

- MAAAAIIIIIIS!!!!! Mômaaaan.... Je veux voir les photos! Moi aussi je veux parler avec Edwoouuaard!!!

Ah les enfants.... tellement mignons.. mais parfois, les champions pour taper sur les nerfs! Cependant, quand on est la mère, on fait parfois preuve d'une trop grande patience.

Et parfois pas.

- Et pi j'ai pas fini mon gâteau...

- NO MATHEO!! BASTA ADESSO!!

- mais...

L'enfant, le regard suppliant vers sa mère, ravalant ses larmes, compris alors qu'il ne valait mieux pas la contrarier.
Et la mère vit qu'elle y était allé un peu trop fort sur le coup. Elle se radoucit, et lui dit:

- Daï! Va faire un bisou à Edward pour lui dire au revoir et prend ton gâteau avec toi... Edward, je ramène Mathéo et je reviens tout de suite.

Le temps d'une transplanation, de trouver une occupation pour le fiston pendant sa futur absence à la durée indéterminée, quelques dernières instructions à Charlottine, et 5 minutes après, Alathéa réapparue près d'Edward, dans son salon.

Elle lui adressa alors un sourire au regard entendu, et lui dit:

- Edward, je crois qu'il y a certains points que nous devons éclaircir, n'est-ce-pas?

[HJ : rien de grave, ne t’en fais pas, je ne réponds que rarement le jour-même, moi aussi ^^]

Edward assista en silence à la scène qui se déroulait sous ses yeux entre Matheo et sa mère. Ce qui se passait devait rester entre la maman et son enfant. Selon l’Italienne, ce serait vite réglé.
D’ailleurs, le temps pour Matheo de faire à Ed un bisou un peu collant du gâteau qu’il venait d’engloutir et Alathea transplanait déjà avec lui.
Elle ne tarderait pas, il le savait. Mr van Stexhe profita de cette courte absence pour débarrasser un peu la table du salon.
Quand il revint, il n’eut que le temps de voir réapparaître la jeune femme devant lui. Il sourit bêtement comme seuls les mâles amoureux savent le faire, sourire qui se figea presque baveusement alors qu’elle prenait la parole.
Pour répondre, Edward tâcha de se recomposer un visage un peu moins expressif de lubricité. L’heure était grave, au fond… Allez, le point le plus positif, c’était ce petit pronom personnel utilisé… « Nous »… Il y avait donc un « nous », un petit quelque chose qui liait un « je » et un « tu »… tout n’était pas perdu.

"Je pense aussi… "

Et comme elle était réapparue près de lui, il fit un pas vers elle, pour diminuer encore l’espace qui les séparait. Il pouvait sentir le délicat parfum qu’exhalaient les cheveux sombres de Mrs Delmonti. Il pouvait voir à quel point ce regard et ce sourire étaient adorables…

"Alors, par où faut-il commencer ?"

La voix de l’homme avait baissé d’un ton, non seulement parce qu’il s’était approché, mais aussi parce que le ton de la confidence était celui qu’il préférait employer dans ces cas-là… ça avait son charme, le ton de la confidence… d’abord, la voix basse était plus chaude, ensuite, la voix basse permettait une complicité qui n’existait pas de façon aussi marquée à voix haute…
Oh, ce n’était pas grand-chose, bien sûr, mais c’était déjà cela.

Edward se rapprochait doucement, mais surement, de la jeune femme dont le coeur battait la chamade. Sa voix se fit douce et intimiste, invitation vers des hospices plus tendres.

La tête d'Alathea commençait à tourner dangereusement. L'émotion sans doute...

Elle coupa court à tout ce reflux d'émotions en s'adressant à Edward d'une voix calme mais tremblante:

- Oui... Je... Je devais donner ma réponse.. et.. et... Edward..

Elle avait du mal à s'exprimer normalement, car cet homme lui faisait tout de même un bel effet.

Elle aurait voulu qu'il prenne l'initiative de quelque chose, n'importe quoi... pourvu qu'elle reprenne ses esprits, vite.

Elle ne savait pas encore quoi lui dire, concernant sa proposition un peu trop précipitée de la veille.
La demande avait été si rapide. Et puis certes, il avait parlé un peu plus de lui ce matin, mais cela ne montrait toujours pas qui il était vraiment.

Maintenant, la jeune femme qui n'avait écouté que son coeur et ne s'était fait guidée que par lui, peut-être par facilité, se laissait un peu trop submergée par son intellect... et ne faisait pas vraiment avancer les choses.
Donc, peut-être fallait-il écouter son coeur encore une fois?

Non, elle préférait attendre. Attendre ce qu'Edward pouvait encore lui offrir à cet instant.

Elle le regarda, le fixant du regard, d'un regard tendre mais dont on pouvait y lire le trouble qu'elle ressentait, et elle attendit. Quoi? Elle ne savait pas encore.

[HJ: désolée pour le post monstre court... mais au moins, on avance..]

Face aux hésitations dans les paroles de l’Italienne, Edward se fit une raison. Il avança plus encore vers elle, jusqu’à pouvoir la prendre doucement dans ses bras.

"Cela ne presse pas…"

Depuis sa demande, il avait pas mal réfléchi et s’était rendu compte qu’il était sans doute allé beaucoup trop vite. Comme disait pourtant la tortue, rien ne sert de courir…
Au fond, il valait mieux, avant toute décision importante, tenter de voir ce qui était possible, et cela n'était envisageable qu'en tentant l'expérience...

"Alathea, je sais à quel point j'ai dû vous désarçonner..."

L'homme la serra contre son coeur, puis la regarda dans les yeux.

"... J'ai tellement peur de te perdre..." murmura-t-il sans la quitter des yeux.

Oui, c'était sans doute cela qui avait poussé le sorcier à demander si rapidement la Belle en mariage. La crainte de perdre un tel trésor, une perle aussi rare...
On s'attache vite aux gens, c'est un fait. Edward n'échappait pas à la règle. Il savait ce qu'il ressentait. Il savait que cela irait grandissant sans qu'il n'y puisse rien faire... Il aimait... Bientôt, il aimerait comme un fou, il adorerait... Bientôt, il serait prêt à risquer tout ce qu'il avait pour cette femme et son fils, car Matheo occupait déjà assez bien les pensées de Mr van Stexhe. Ce petit bonhomme était tellement nature, tellement sincère, tellement drôle, aussi...

[hj : pas grave, je ne fais pas vraiment mieux...]

Le bruit tranquille des dernières feuilles de l'automne bruisssaient doucement, bercées par le vent d'hiver qui annonçait la neige, symbole de Noël. La douce clarté du soleil timide de Décembre éclairait le salon de la villa Bruma lui donnant cette athmosphère confortable, tellement typique des vieux intérieurs anglais.
Alathéa était plongée dans les yeux clairs de son compagnon, le visage si proche qu'il ne manquait que quelques centimètres pour qu'elle lui offre un baiser.

Mais elle attendait. Attendait quoi? Elle n'en savait trop rien. Elle ne faisait que contempler ses yeux d'un bleu gris froid, remplis pourtant d'amour et d'admirations.
L'amour. Cela faisait tellement longtemps... et cela lui manquait tellement. Elle en oublia son passé passionné et meurtri, se laissant bercer par tant de douceur.

trop peur de la perdre.... c'était ses mots à lui. Ils la firent frémir de bonheur. Donc il devait l'aimer. Sincèrement..
Quelle idiote!
Pourquoi ne pas l'avoir compris plus tôt.
Mais elle n'était pas habituée à ce genre de comportement si galant.

Elle n'avait été auparavant qu'une femelle parmis tant d'autres, à suivre les ordres des hommes tout puissants, ceux qui avaient l'autorité. Telle était la culture latine.
Puis elle avait suivit un fou fanatique, aveuglée par la passion.

Mais lui, il était tellement différent. Sa douceur, son attention, son amour pour la vie... c'était tellement nouveau pour elle. Et étrangement, cela lui faisait un peu peur.
Mais qu'importe. La guerre était présente, rendant leurs futurs incertains. Alors, pourquoi gaspiller ce bref instant d'éternité, de bonheur? Pourquoi ne pas tout simplement en profiter?

Elle posa alors doucement ses lèvres sur les siennes et prit son temps, tout son temps pour pouvoir déguster ce baiser.
Son coeur se mit à battre la chamade. Elle sera Edward plus fort encore contre sa poitrine, passant sa main dans son dos, une caresse qui remonta jusqu'à sa nuque et l'arrière de ses cheveux si doux.
Puis elle se retira, le contempla à nouveau. Elle pensa à sa mission. A son maître qui attendait des informations cruciales qu'elle n'avait pas encore. Son coeur se serra. La peur descendit jusqu'au plus profond de ses entrailles.

Mon dieu... Edward... et s'il était un membre de la résistance? Et s'il se faisait capturer, torturer ou même tuer... oh non! Il fallait le protéger, il fallait.... Mais elle ne pouvait rien lui dire.. Cela aurait était trop dangereux pour lui. À moins que...

Elle entrouvit les lèvres, voulant lui dire quelque chose. Si seulement il pouvait lire dans ses pensées à elle comme elle pouvait le faire sur d'autres....
mais peut-être qu'il partirait et ne la reverrait plus.
Que faire?

- Edward....

[HJ:

J'ai répondu !!!!!]

Il venait de l’inviter à se taire… C’est vrai que parfois, les mots ne font que masquer la réalité, d’une certaine manière, rien que par le fait que les mots ne sont pas toujours évidents à choisir pour exprimer tout à fait sensations et sentiments…

Edward était dans une situation qu’il n’avait plus connue depuis un certain temps, et même un temps certain, pour tout dire, et finalement, ce n’était pas vraiment comme s’il ne connaissait pas les mots et les gestes, non, il savait comment cela fonctionnait dans l’absolu, mais dans son ventre, au creux du siège de bon nombre de sensations toutes plus intenses les unes que les autres, quelque chose le bloquait en quelque sorte… il aurait voulu la serrer tout contre lui, lui dire ce que lui dictait son cœur, lui prouver par des gestes ce qu’il n’arrivait pas à dire…

Et voilà que les mots étaient remplacés par un baiser de la part de la belle Italienne… un baiser d’abord un peu timide, du moins c’est ainsi que le perçut Edward dans un premier temps, alors que la jeune femme lui caressait doucement les cheveux et la nuque, après être passée par son dos...

Mr van Stexhe, serré tout contre elle, lui rendit son baiser, en profitant pleinement de la saveur délicate de ces lèvres offertes à lui… Chaste baiser, certes, mais il semblait que tant de choses passait ainsi d’une paire de lèvres à l’autre…
Elle était belle, superbe, même… Elle était douce comme la peau d’une pêche… Son parfum avait l’arôme sucré de la tentation et du désir…

Lorsqu'elle mit fin à ce baiser, Edward, souriant, la regardait comme on regarde une oeuvre d'art, les yeux à la fois heureux et admiratifs.
Alors elle prit la parole, pour murmurer son prénom...

"Chut...
Alathea..."

Ne sachant pas ce qu'elle voulait lui dire, Edward se disait simplement que le bonheur se dégustait en silence...
L'homme effleura le dos d'Alathea, doucement, lentement, puis il se pencha au creux de son cou pour y déposer un petit baiser tout en respirant son parfum...
Merlin qu'elle sentait bon! Une fragrance un peu sucrée, légère, douce... le genre de parfum qui vous donne envie de croquer à pleine dents dans tous les fruits défendus qui vous font tourner la tête...

Mr van Stexhe releva doucement le visage, frôlant cheveux et joue au passage, et, souriant, il effleura du bout de l'index les lèvres de la belle Italienne.

"Je crois que je me damnerais sans hésiter pour toi!"

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