- Après la mort? Et bien, comme tous les hommes, je ne sais absolument pas ce qu'il y a. Mais très honnêtement, peu importe ce en quoi je crois, ce qui importe vraiment c'est ce qu'il y a après la mort selon ta croyance. Moi, mon choix a été de ne pas croire en une religion quelconque. Alors après la mort franchement, je ne m'attends ni au paradis, ni à l'enfer. Pas plus que je suppose que j'aurais droit à des vierges dans un jardin luxurieux. Donc après la vie, je pense qu'il n'y a rien, un vague néant peut-être. Juste le noir, comme une longue nuit sans fin. Et cette pensée, j'en suis persuadé, ferais extrêmement peur à beaucoup de monde. Je crois que les croyances et ce qu'elles inventent pour rassurer ses croyants, avant de les envoyer droit à la mort dans une guerre au nom d'un Dieu qui prêche la paix. Dans le fond, le paradis et l'enfer, c'est la perfection incarnée d'une religion de guerre. Si tu n'es pas un bon croyant prêt à te sacrifier, tu iras en enfer où tu subiras les pires tourments imaginables, croulant sous un travail innommable dans une fournaise gigantesque. Mais si tu acceptes de te sacrifier en massacrant des "barbares" pour ton Dieu, tu auras droit au paradis, ou tu vivras une éternité. Un paradis où tu pourras à volonté profiter des fruits de la vie. Mais surtout où tu pourras abuser des sept péchés capitaux à volonté quand toute ta vie cela t'a été interdit. alors pour être concis, je ne crois en rien sauf le néant après la mort.
Finissant son thé noir, Tor observa le fond de sa tasse, étrangement, désespérément vide. Enfin désespérément vide, tout est relatif, il ne faisait aucun doute que cette tasse ne se remplirait pas toute seule, comme il ne faisait aucun doute que cette tasse n'était pas la chose la plus désespérée dans le monde à l'heure actuel. Et ce n'était pas non plus le chaton, endormi et ronflant qui dirait le contraire:
- Quelle folie quand même hein? Je veux dire tout part d'un homme qui veut me payer pour te parler, et cela se termine par nous deux discutant de la vie après la mort dans mon canapé en buvant un thé. Enfin, je ne m'en plains pas...