Par une après-midi de janvier...[pv Ambroise]

Un besoin d’échapper à l’atmosphère devenue austère ces derniers temps dans les couloirs de Poudlard, David s’empara de sa longue cape chaude histoire de garder ses membres dans une chaleur supportable et quitta son dortoir après un dernier regard désabusé vers un de ses amis de chambre allongé, tout habillé sur son lit, un filet de bave commençant à couler au coin de sa bouche. Ses ronflements emplissaient tout le dortoir d’une musique assez désagréable. Qu’elle drôle d’idée il avait à faire une sieste en plein milieu de l’après-midi !

Le froid mordant arracha le jeune sorcier de ses pensées. Surprit par les bourrasques de vents qui balayaient le parc avec force il se stoppa dans sa marche. Les arbres nus agitaient furieusement leurs branches nues comme cherchant à agripper entre leurs doigts cassant le vent sifflant. Le ciel laiteux renforça le sentiment d’oppression qui assaillait le jeune aiglon. Ce dernier resserra sa cape autour de ses épaules tout en réprimant un léger frisson. Peut-être auraient-ils droit à une petite averse de neige d’ici la fin du weekend.

Enfonçant son menton dans son col et les poings dans ses poches, David reprit sa marche dans l’allée menant à Pré-Au-Lard. Retourner au coin du feu de sa salle commune aurait pu être une décision plus sage mais le jeune homme n’éprouvait nullement l’envie de se retrouver avachit dans un fauteuil à comater mélancoliquement les yeux river sur les flammes à ne rien faire, ou, par désœuvrement, travailler sur les différents devoirs qui l’attendaient. Non, on trouve facilement mieux comme programme pour un samedi après-midi de janvier.
C’est pourquoi, malgré la météo peu propice à une sortie pédestre, le jeune sorcier marche d’un pas ferme et rapide vers le village magique situé en bordure de l’école. Besoin de changer d’air, de voir de nouveaux visages, des adultes, d’entendre d’autres conversations, d’être loin des cours, des règles, de boire autre chose que du jus de citrouille. Le château ne lui semblait plus aussi accueillant et chaleureux qu’auparavant et une furieuse envie d’évasion, de marginalisassions chatouillaient ses pensées ces derniers jours. Les cours commençaient à lui penser, de plus, l’illusion de ne servir à rien le rendait amer. Sa douleur était bien trop récente pour que l’idée de vengeance ce soit légèrement atténuée. Bien au contraire, plus le jeune homme restait là, assis à étudier, à ne rien faire dans son petit confort, à suivre les professeurs et autres élèves dans leur délire de domination, plus une rage bouillonnait dans son cœur et parfois, il manquait de se laisser aller à la colère et de crier son désaccord trop haut et trop fort, de hurler sa haine et cracher sur ces maudits mangemorts.
Mais David parvenait à s’en abstenir pour l’instant cachant à merveille derrière son regard vert ses pensées douloureuses. Seul il ne pouvait rien faire. Pas encore. Et puis hors de question de laisser sa petite sœur seule dans se monde de brute.

Tout en ruminant ces pensées noires, David finit par quitter l’enceinte de Poudlard et pénétrer dans le village lui aussi balayé par le vent froid de Janvier. Cependant, les rues fourmillaient de sorciers et créatures se pressant emmitouflés dans de longs manteaux bien chauds des paquets sous les bras. Les devantures colorées des boutiques offraient toujours une distraction et un réconfort pour le jeune aiglon qui ne se lassait pas de regarder amusé les farces et attrapes, ou alors de baver devant des friandises plus fantastiques les uns que les autres et de s’émerveiller devant la poste. Les années passées dans les quartiers pauvres de Londres sont sans doute la cause de cet enthousiaste enfantin face aux devantures attrayantes.

Mais le jeune sorcier comme à son habitude se contenta de regarder et d’acheter avec les yeux. Déjà qu’ils n’auraient plus de quoi payer l’orphelinat dans quelques années…Pas la peine de dépenser l’argent en futilités inutiles. Aujourd’hui, cependant, le jeune aiglon ne prit même pas la peine d’ouvrir les portes des boutiques et d’entrer dans la chaleur de celles-ci. Les visages rayonnants des petites têtes blondes de Poudlard encombraient les allées de chacune d’entres-elles. Il n’était pas le seul sorcier que la météo n’arrête pas ! En même temps, les sorties à Pré-Au-Lard ne sont pas spécialement fréquente, et aujourd’hui devait-être l’une des premières de la nouvelle année. Il n’y avait d’ailleurs même pas fait attention lui n’attendant plus l’autorisation du corps enseignant pour se rendre hors des murs de l’école de sorcellerie. Autant dire que son désir de voir autre chose que des élèves se trouvaient être quelques peu mal parti.

Une violente rafale de vent fit grincer les enseignes des boutiques avant de venir s’insinuer entre le col de fourrure de la longue cape de David mordant à pleine dent la peau blanche du coup de ce dernier. Le frisson qui lui parcourut l’échine lui intima l’ordre de trouver un refuge bien chaud loin de la blessure mortelle du vent de cette maudite après-midi de janvier.
L’aiglon remonta en sens inverse la rue de Pré-Au-Lard qu’il avait précédemment descendu négligemment absorber par ses pensées diverses et variées. Le jeune homme au regard émeraude s’arrêta devant la porte de la taverne la plus appréciée du village. A l’heure actuelle et parle froid courant, elle devait grouiller de monde. Tant pis, La tête de Sanglier se trouvait bien trop loin en contrebas pour ces petites joues gelées et les fréquentations qu’on y trouvait n’étaient pas des plus chaleureuses…

Une bouffée de chaleur l’entoura dès la porte ouverte et le froid ne fut plus qu’un mauvais souvenir une fois cette dernière refermée. Comme redouté, la salle craquait complètement pleine de sorcier et sorcières de tout âge. Une délicieuse odeur de beurre au bière vint titiller les délicates narines encore légèrement engourdies par le froid du jeune homme. Alors qu’il s’apprêtait à se résigner et faire demi-tour, un groupe de jeunes sorciers quitta une table dans un coin de la salle. Se jetant sur l’occasion, David se précipita sur cette dernière avant que qui conque n’ai même l’idée de s’y asseoir.

La cape toujours sur les épaules l’aiglon se passa une main dans ses cheveux de jais essayant tant bien que mal de les recoiffer ou du moins, leur redonner un semblant d’allure mais sans trop de succès. Foutu vent !
Se reculant sur sa chaise, David savourait délicieusement sa victoire observant un groupe de serpentards debout dans l’entrée le regard désespéré de trouver un siège où poser leurs fesses frigorifiées.
Le jeune sorcier commanda le délicieux breuvage dont l’odeur avait nargué ses narines quelques minutes plus tôt parfaitement conscient que l’afflux constant de clients et de commande retarderait l’arrivée de la chope en face de lui. Mais après tout…Il avait toute l’après-midi !

~ Les bourrasques de vent s’infiltraient partout, laissant mes longs cheveux dorés vibrer avec lui, tout en dessinant de délicates vagues. Vive comme l’éclair, je me collais contre un mur et posais mon front sur la paroi froide et rugueuse. Ma bouche s’ouvrit légèrement laissant s’envoler quelques volutes de fumées blanchâtres, tandis que je respirais d’une façon saccadé. J’avais tellement froid ! Ce dieu malin de la brise caressait ma peau pour la rendre glaciale et mes os semblaient être faits avec de la neige. Mes veines palpitaient sous moi, et ma bouche s’ouvrit une énième fois pour laisser filer un râle. ~

~ Mais qu’est-ce qui me prenait ? Pourquoi avais-je si froid ? Pourquoi me sentais-je si mal ? Mes lèvres tremblaient et je les sentais se colorer d’un bleu peu seyant. Fébrile, j’attrapais mon écharpe et la resserrait autour de mon cou, cachant ma bouche et mon nez. Je fermais les yeux quelques instants. ~

~ Je m’imaginais une grande plage où les gens riaient sous un soleil de plomb. La luminosité de l’astre solaire s’amusait même à lécher leurs corps d’une chaleur dés plus agréables. Mais je continuais de trembler, encore et toujours. Les frissons montaient jusqu'à ma nuque faisant frémir mon corps. Etais-je malade ? Doucement, je me mis à frictionner mes mains pâles et m’échappa de l’endroit où j’étais. ~

~ Déambulant dans Pré au Lard, je m’engouffrais aux Trois Balais. La chaleur me frappa immédiatement, et mes joues se colorèrent d’une tendre couleur coquelicot tandis que le reste de mon épiderme était d’une pâleur alarmante. Je secouais doucement mon minois de poupon, et me planta au milieu de la salle. ~

~ Mes yeux chocolatés vagabondèrent sur les clients, tandis que je sentais des perles de sueurs tracer des sillons sur mon dos. Je devais probablement être atteinte d’une maladie quelconque, et la fièvre faisait son effet. Pourtant, toujours aussi gracieuse, je sautillais jusqu'à une table où j’avais reconnu une écharpe aux couleurs de ma maison. Adressant un très léger sourire au jeune homme devant moi, j’osais lui demander d’une voix chantante mais très faible. ~

-« Bonjour jeune homme ! Puis-je m’installer avec toi ? »

~ Je glissais mes prunelles dans les siennes, tout en arquant un fin sourcil. Oui, il aurait pu refuser, après tout c’était son droit. Mais je devais vraiment m’asseoir, je n’avais plus de force, celle-ci étant aspiré par je ne sais quoi. ~

~ Je lui adressais un regard suppliant, tandis que j’enlevais mon écharpe dévoilant ma gorge à la blancheur d’un cygne, ainsi qu’un léger pendentif argenté en forme de colibri, la forme de mon patronus enlacé avec un aigle et un serpent. C’était étrange en effet, mais ceci correspondait à ma vie. Le colibri, mon patronus, mon défenseur, l’aigle, ma maison, mon intelligence, et le serpent, la maison de ma famille, mes origines. Glissant ma fine main dans mes boucles blondes, j’osais lui esquisser un sourire timide, avant de me présenter. Sait-on jamais … Et puis, c’était la politesse. ~

-« Moi c’est Ambroise… De la même maison que toi ! Mais je suppose que tu le savais déjà… »

Prononçais-je l’air un peu maladroite, fragile et surtout gênée car je rougissais à vue d’œil.

J’observais quelques instants le jeune homme que j’avais en face de moi. De beaux yeux verts qui devaient faire fondre le cœur de plus d’une jeune fille et une physique plutôt avantageux. Derrière ses iris, je pouvais remarquer un éclat d’intelligence, comme un bon Serdaigle. Il était plein de charmes, il fallait l’avouer. ~

Le regard perdu, la cape toujours sur ses épaules, David rêve. Il Repense à ce qu’était sa vie avant. Ces journées où, vagabond, ses jambes s’écorchaient sur les toits glissant de son misérable quartier londonien. Les journées d’hiver passées collés les un sur les autres les mains et le coup tendus cherchant la chaleur des flammes caressant la peau blanche. Les nuits passées à rire pour se réchauffer sous l’unique édredon de la maison un petit feu vert brûlant doucement à côté de leurs têtes. Ce bonheur tout simple.
C’est étrange de ce dire qu’il y a une vie d’avant, et une vie d’après. Deux périodes différentes séparées par la mort.

David chassa ses souvenirs d’un léger coup de tête. L’hiver avait tendance à le rendre trop nostalgique et il n’aimait pas spécialement cela. Se morfondre sur son sort c’est pas vraiment sa tasse de thé. Son regard émeraude parcourut rapidement les tables alentours. Parmi les élèves qui les occupaient, plusieurs têtes lui revenaient, d’autre pas du tout. Il adressa même un léger signe de tête à une connaissance de classe avant de plonger dans le déchiffrage des mouvements extérieur. De là où il était, l’aiglon parvenait à percevoir les silhouettes floues de la foule qui se pressait au dehors à travers une fenêtre.

Dans quel monde étrange ils vivaient. Un coup, il n’était que simple élève se promenant dans les couloirs, bossant ses devoirs, à qui on ne demandait rien d’autre que d’écouter en suivre et réussir, et un coup on leur demandait de choisir entre mourir et vivre, ils devaient surveiller chaque mots, modéré chaque gestes…L’ insouciance de sa vie d’avant semblait bien loin à présent…

Mais alors qu’il replongeait involontairement dans ses réflexions, une voix le tira vivement de celles-ci. Le murmure émit par la voix chantante le surpris autant que la formule de politesse employé.
Le visage de la jeune femme ne lui était d’ailleurs pas inconnu. Comment pourrait-il l’être d’ailleurs. Tout le monde connaît les préfets non ? Surtout quand ce sont de sa propre maison.

Le jeune sorcier fixa un court instant les prunelles de la jeune femme. Cette dernière semblait suppliante. Il remarqua alors que quelque chose ne semblait pas aller très bien. Lorsqu’elle enleva son écharpe découvrant sa peau blanche le jeune homme ne put s’empêcher de remarquer que sa préfète possédait de beaux atouts. Mais les frissons qui semblaient parcourir son corps et l’étrange couleur de ses lèvres indiquèrent au sorcier que la tempête ne l’avait pas épargnée.

A l’instant où les mots s’apprêtèrent à traverser la barrière de ses lèvres, la jeune préfète repris la parole d’une voix faible. Des deux c’était plutôt à lui de se présenter bien sûr. Il aurait pu se contenter d’un de ses signes de têtes habituels pour lui répondre mais au sourire gênée de la jeune sorcière, David étira ses lèvres à son tour et lui rendit un petit sourire tout en ajoutant de sa voix calme.

-Assis-toi je t’en pris.

Il observa la jeune femme s’asseoir avec la grâce habituelle des femmes. Le temps d’une seconde, l’image de sa petite sœur lui traversa l’esprit. Elle aussi deviendrait une jeune femme magnifique avec de longs cheveux, des yeux pétillants, une peau douce et des rires sucrés. Une vraie petite princesse !
Une fois qu’Ambroise ait prit place sur une chaise David reprit la parole.

-Enchanté Ambroise, moi c’est David…

Au même moment, les yeux verts captèrent le mouvement d’un serveur s’approchant de leur table, une chope de beurre au bière à la main. Peut-être celle qu’il avait commandée en arrivant ? Ou alors celle d’un autre client. Il se rappela alors la première fois qu’il avait poussé la porte des Trois ballais. Le souvenir de Rosmerta lui arracha un léger sourire. Son sourire et ses formes généreuses en avait fait tourner la tête à plus d’un. Ce que lui et ses amis avaient pu faire pour l’inviter à leur table…
Se rappelant alors l’état de la jeune préfète il s’empressa de lui demander avant que le serveur n’atteigne la table au cas où la chope soit pour lui.

-Tu veux quelque chose de chaud à boire ?

» Divertissement [PV Ambroise]
» L'Ombre Blanche ~ Ambroise Lymphonia
» Apres RDP